The Big Short : le Casse du siècle de Adam McKay (Biopic financier, 2015)

Affiche The Big Short

Quatre individus vont parier au grand casino financier, contre les banques. Si leurs prédictions s’avèrent exactes, cela signifiera une crise économique.

Ce speech qui pourrait provenir d’un roman d’anticipation est en fait tiré d’un bouquin évoquant des faits réels. Le film raconte l’histoire de quatre personnages qui en 2005 ont vu un risque d'effet de bulle, et donc son risque d’éclatement, engendrer par les CDO (Collateralized debt obligations), dont les plus connus, les subprimes.

En 2005, le trader Michael Burry prévoit que le marché immobilier va s’effondrer, car fondé sur des prêts non garantis. Personne ne l’écoutant, il achète des CDS une sorte de contrat d’assurance en cas de pertes trop importantes. Ces clients, croyant les banques, lui demandent d’arrêter d’investir dans ces crédits. Burry va persister, car persuadé de la chute du marché. Dans le cas des subprimes les banques faisaient des prêts à des personnes dont elles savaient qu’elles ne pourraient jamais rembourser leur prêt immobilier contracté.

Jared Vennett rejoint Burry dans son analyse de la situation. Avec un gestionnaire de fonds de pension, il découvre que le marché spéculatif lié au CDO est vingt fois supérieur aux obligations sous-jacentes (en gros la valeur réelle).

Deux autres investisseurs, Charlie Geller et Jamie Shipley vont également investir dans les CDS tout en essayant d’informer la presse sur le risque systémique que vont engendrer les CDO.

Une histoire dans laquelle l’intelligentsia financière, journalistique et politique n’a fait que suivre le chant des sirènes.

Un film intéressant qui montre une vision de la crise économique de 2007 et qui démontre qu’aucune institution n’a essayé d’empêcher le drame malgré les alertes.

Quelques notions:

  • Bulle économique : une bulle en économie est un prix d’échange sur un marché (qu’il soit immobilier, de matières premières, etc.) bien supérieur à la valeur intrinsèque (calculée elle selon différents facteurs : temps de travail, valeur des matières premières, etc.).
  • CDO (extrait du documentaire Inside Job) :

    À présent, les prêteurs cèdent les crédits à des banques d’affaires. Celles-ci agrègent des milliers de crédits immobiliers, de crédits auto, de crédits étudiants ou de dettes de cartes de crédit [En Amérique du Nord, la carte de crédit n’a pas la même fonction qu’en France. Dès qu’un usager l’utilise, il paye à crédit, même s’il a de l’argent sur son compte bancaire.] pour créer des dérivés complexes : les obligations adossées à des actifs, ou CDO. Les banques revendent ensuite ces CDO à des investisseurs. Désormais, on rembourse son crédit immobilier à des investisseurs du monde entier. Les banques paient des notateurs pour évaluer ces CDO. Beaucoup obtiennent AAA, la meilleure note pour un investissement. Les CDO sont donc prisés par les fonds de pension, qui n’ont le droit d’acheter que des valeurs sûres. Ce système est une bombe à retardement. Les prêteurs ne veillent plus à la solvabilité de l’emprunteur. Ils accordent des prêts plus risqués. Les banques d’affaires n’y veillent pas plus. Plus elles vendent de CDO, plus leurs profits grimpent. Et les agences de notation, payées par les banques, ne sont pas responsables en cas de notation erronée. Gillian Tett, journaliste du Financial Times résume : « Il n’y avait ni responsabilité ni réglementation. C’était le feu vert à la multiplication des prêts. »

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