Sapa, Hmongs et rizières

J'ai choisi le train pour Lo Caï le moins cher. Au lieu de quatre, les compartiments contiennent six lits, les matelas sont moins confortables et il n'y a pas de prise électrique ni de lumière individuelles... Par contre, on peut entendre des viets qui parlent (et fort serait un pléonasme). À l'arrivée à 5 h du mat, je trouve le conducteur du minibus qui doit m'amener à Sapa, avec un papier et mon nom inscrit dessus. Après avoir attendu tous les passagers, on prend la direction de la petite station climatique fondée par les Français en 1922. Après une heure de montée, nous voilà à 1650 m d'altitudes.

L'intérêt de Sapa réside dans ses rizières et par les ethnies montagnardes qui les constituent. Malgré son marché où l'on peut trouver pas mal de choses, il y a trop de touristes dans la bourgade et les personnes issues de la minorité Hmong sont là pour vendre leurs babioles aux touristes : bracelets en métal, tenues traditionnelles, pochettes, bracelets et portes-monnaie en tissus. Généralement, les Hmongs vivent aux alentours et font quotidiennement deux heures de marche pour monter jusqu'à Sapa.

Les Hmong sont une minorité de montagnards essentiellement présente dans les régions montagneuses du sud de la Chine, au nord du Viêtnam et du Laos. Les Hmong ont combattu du côté des Français lors de la guerre d'indépendance et ont été armés par la CIA dans les années 60. Nombre d'entre eux sont encore traqués dans la jungle laotienne par le gouvernement laotien et son allié vietnamien. Pour leur part, les Hmongs au nord du Vietnam vivent de la riziculture et de l'argent des touristes comme à Sapa.

À 10 h commence la randonnée vers les villages en contrebas. Le temps n'est pas de la partie, il y a du brouillard partout et c'est avec peine que l'on distingue les rizières. Un petit groupe de hmong accompagne notre groupe. Après deux heures de marches, nous arrivons au restaurant et nos accompagnatrices (seules les femmes venaient à la rencontre des touristes) montrent leur vrai visage. Elles essaient de nous vendre les babioles énumérées plus haut. Il faut insister pour qu'elles partent et encore ce n'est pas gagné. Leur cri de ralliement est le "buy to me" (littéralement achètes à moi). Heureusement, dès qu'on est servi elle s'arrête.
Avant cette pause, nous avons pu apercevoir des Dzaos une autre minorité locale.

Nous reprenons la marche vers 14 h. Après quelques minutes, notre groupe se sépare. Nous restons à quatre plus notre guide en direction de la demeure qui va nous héberger la nuit dans le village de Ta Van. Elle a été aménagée afin de pouvoir recevoir des touristes. Il y a même le WiFi. Je ne pense pas que dans les maisons alentours il soit présent... On n'était donc pas tout à fait dans les mêmes conditions que les Vietnamiens, mais il faut que le touriste ait son minimum de confort... Comme dans de nombreuses demeures au Vietnam (du nord en tout cas), un portrait d'Oncle Ho accroché au mur nous souhaitait la bienvenue.

Avant le dîner, on a un peut de temps pour faire ce qu'on veut, mais attention des "buy to me" rodent par endroits ! Le repas du soir semble être le même que celui servi autres habitations qui hébergent des gens pour la nuit. C'était bon (meilleur que le restaurant du midi) et on a même eu le droit à de l'alcool de riz. Le soir, ça a été jeu de cartes avec le groupe et notre guide puis une partie de UNO dans le bar-resto du coin (fermeture à 23h) avec les Françaises de la baie d'Halong.

Le lendemain matin, le départ est à 10 h. Le chemin est encore plus difficile que la veille : très pentu et boueux. Nos nouvelles accompagnatrices Hmong se déplacent avec une telle facilitée ! Je comprends pourquoi des Hmongs ont été utilisés par les Français dans la bataille historique de Dien Bien Phu. Nous traversons le village de Giang Ta Chaiet et notre marche se conclue à midi à Su pan. Durant cette partie de la randonnée, on pouvait observer des images du Vietnam qui auraient pu être prises il y a trente ans, avec des enfants nus devant des baraquements précaires en plein milieu des rizières...

Vers midi, on est le premier groupe à arriver au resto. Mauvais plan, un nuage de "buy to me" nous attendait. Une horreur. Et même en étant infecte, elles ne renonçaient pas à répéter "buy to me". Pour les faire fuir, il faut essayer de les prendre en photo. Elles n'aiment pas ça. Elles essaient de cacher leur visage en demandant un dollar... Après le repas, le bus nous ramène à Sapa en attendant un autre pour nous ramener à Lo Caï.

Arrivé à Hanoï, je me fais accoster par deux prostitués. Je devais être le seul blanc à 5 h de matin à déambuler dans la capitale...

Retour au village de Yen Phu où mon ami m'hébergeait (merci à lui) avec une superbe vue sur le lac Hô Tây, le plus grand d'Hanoï avec une superficie de 500 ha.

Le lendemain matin, après une soupe au bœuf comme petit dej', je prends le risque d'aller à l'aéroport par le bus public (le 17) pour moins de un euro alors que le taxi est à près de douze euros, mais ce dernier passe par une autoroute laide. Théoriquement, le bus doit mettre une heure (contre 45 min le taxi). Le mien a mis 1h30 (j'ai dû y aller à la mauvaise heure, puisque le suivant nous a doublé en chemin). J'étais un peu nerveux, surtout que c'est seulement aux trois derniers kilomètres que l'aéroport est indiqué... Par contre, ce bus m'a permis de profiter une dernière fois du Vietnam en traversant plusieurs villes...

Cette fois, je n'ai pas eu de problèmes à l'aéroport... Deux superbes semaines passées trop rapidement...
 
Good bye Vietnam.

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