Retour en Irlande deux ans après l'avoir quittée. Que ce fut rude ! Déjà au survol du pays, le contraste est saisissant par rapport à la France : du hublot de l'avion, on ne distinguait qu'un amas de cumulus aux abords des terres celtes. Mais c'est en mettant le pied à terre que le moral a pris un coup : du gris et du froid. Lorsque j'ai entendu parler de l'été indien en terre de francs, je me suis demandé ce que je foutais là.
Mais je me suis resaisit rapidement puisque l'Irlande regorge de trésors cachés (du moins, j'essaie de m'en convaincre). En effet, lors de mon seul et unique séjour je n'ai pas pris le temps de visiter ce vert pays. Cela signifie donc que de nombreuses aventures sont à écrire !
C'est dans cette optique de rattrapage qu'avec mon camarade chinois (du Laos), Bolderiz, et les valeureux Kiki, nous sommes allés conquérir ces terres vierges de tous Saxons (sic). Nous enfourchâmes (c'est bien d'écrire au passé simple pour raconter des histoires épiques) un bus Paddywagon et notre première escale fut Cobh, petite ville portuaire, dominée par une imposante cathédrale où embarquent et débarquent des ferrys venant notamment de Bretagne. Herminorico ! Mais ce village pittoresque est surtout connu pour avoir été un des points de départ de 2,5 millions d'émigrés fuyant la "starvation patatoes" (famine de 1848-1850) et avoir été la dernière étape du Titanic, célèbre bateau insubmersible qui a coulé en 1912. Bref, bien que notre arrivée fût triomphale, elle a été parsemée d'embuches dues à une infanterie barbare (il s'agissait en fait d'un marathon qui se courrait sur les routes étroites et non sécurisées irlandaises).
Cobh acquis à notre cause, c'est vers Blarney et son château que nous prîmes la direction. C'est aujourd'hui une ruine que nous avons arpentée par des escaliers sinueux et hostiles. En haut, outre le panorama brumeux, il est possible d'embrasser la Blarney stone en ayant la tête à l'envers et dans le vide. Même Winston Churchil l'a fait ! (youpi, on est très content de savoir ça) Mais nous ne pûmes rester plus longtemps, une ville restait à conquérir. Il nous fut donc impossible d'explorer l'étendue des terres du château, où ont été filmées certaines scènes du film Braveheart réalisées par l'apôtre Mel Gibson. Ce fût, la déception de cette conquête.
La dernière ville à conquérir fut Kinsale, autre ville portuaire pour plaisanciers. C'est une ville où des batailles entre irlandais et anglais eurent lieu à une époque lointaine dont on s'en fou. La ville est aussi la "gourmet capital" de l'Irlande.
Le sud-ouest de Cork étant conquis, nous rentrâmes au bercail pour le repos de guerriers.