La Cité interdite de Zhang Yimou (Drame dans une famille impériale chinoise)

Un bref topo historique pour commencer. Entre 907 et 960, ce fut en Chine la période des cinq dynasties (au nord) et des dix royaumes (au sud) qui compta 13 empereurs et 10 rois. La dynastie des Hou Tang, qui nous intéresse, régna en Chine de 923 à 936. Ce fut une période de corruption du gouvernement et de guerre. Mingzong en a été l'empereur de 926 à 933. Il a accédé à ce rang en épousant la fille de Modi, l'empereur de la dynastie précédente (Hou Liang). Il aurait empoisonné sa femme avec un champignon noir provenant de Perse. Quand celle-ci l'a découvert, elle a monté une armée, aidée de son second fils Jai. À la tête d'une armée de 10 000 hommes, il attaque le palais impérial au soir de la fête des chrysanthèmes (Chongyang jie, qui a lieu juste avant l'hiver). Averti peu avant par son fils ainé Wan, Mingzong remporte la bataille. Une tragique histoire de famille s'en suit puisque Wan sera tué par Yu, le plus jeune des trois frères, qui sera tué à son tour par Mingzong. De son côté, Jai se suicide en se coupant la gorge. Quant à la femme de Mingzong on ne sait pas vraiment ce qu'il est advenu d'elle.

La cité interdite s'est inspirée de cette histoire. Cependant, tous les personnages dans le film sont fictifs ce qui permet une adaptation plus libre et d'ajouter des éléments narratifs supplémentaires ainsi que des modifications historiques. Par exemple, les trois fils ne sont pas ceux de la femme de l'empereur — étrangement nommé roi dans la version française du film — Ping (Mingzong), mais ceux de son ancienne femme. Il y a aussi une histoire incestueuse, par alliance, entre le fils ainé et l'impératrice Phoenix. Malgré tout, le scénario est assez bien calqué sur la réalité historique.

Les décors et les costumes sont magnifiques — le film a été nomminé aux Oscars 2007 dans la catégorie meilleure costume. On reconnait la patte asiatique lors des scènes de combats avec d'immenses chorégraphies de kung-fu à la manière d'un Tigre et Dragon ou d'un Crazy Kung-Fu. Dans le contexte de La Cité Interdite, ça enlève de la crédibilité au film qui se transforme en gros film d'action assez ridicule sur la fin. Au moins, ça change des explosions à l'américaine.

Pour sa reconstitution historique c'est sympa à voir en revanche la fin est passable.

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