City of Life and Death de Chuan Lu (Guerre sino-japonaise)

Ce film chinois met en image le Massacre de Nankin. Durant la guerre sino-japonaise (1937-1945), Nankin était la capitale de la République de Chine. Les Japonais s'y sont rendus après avoir pris Shanghai. Au terme de six semaines de combats, l'armée chinoise a dû se replier. Le massacre commence alors : exécution de tous les soldats-prisonniers, meurtres d'enfants, viols, torture. Le Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient a estimé à 20 000 le nombre de viols et environ 200 000 personnes tuées par les Japonais. Plus tard, des révélations d'officiers japonais ont gonflé ces chiffres à près de 400 000 morts.

Des témoignages de ce massacre ont été décrits par des Occidentaux présents sur place, dont John Rabe un membre du parti nazi. Cet homme d'affaires a créé une zone de sécurité qui a permis de sauver 250 000 Chinois. Mais lorsqu'Hitler apprend ses activités, il le fait rapatrier en Allemagne.

Les autorités ont attendu quatre ans avant de donner l'autorisation pour la production du film. La raison invoquée était que les soldats japonais étaient montrés sous un aspect trop humain. Dans le cinéma chinois, il est coutume de représenter les Japonais comme des monstres. L'officier Kadokawa est ici une brute, mais montre sur la fin qu'il n'est pas dénué de sentiments. Il n'y a donc pas de propagande antijaponaise, d'ailleurs le réalisateur aimerait que City of life and death sorte au Japon.

Ce film a aussi fait controverse à sa sortie en Chine. Le ressentiment vis-à-vis de ce drame est encore fort. Le sujet étant tabou, cela a ravivé une période douloureuse de l'Histoire chinoise.

Une très belle oeuvre d'une guerre contemporaine, du niveau des meilleurs films du genre, où les Américains sont absents que ce soit à la réalisation ou dans le sujet.

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Commentaires
1. ,

ce film est une tuerie (si on me permettra l'expression) tant visuellement que dans l'intensité, et d'accord aussi pour celui du dessous, quand tu parles de braveheart chinois tu te fais plaiz, c'est une daube sans nom.