Rammstein + Apocalytica au Festival d'été de Québec 2010 le 18/07/2010


Le week-end précédent ce concert, je suis allé voir Iron Maiden. J'avais l'intention d'acheter un laissez-passer pour toute la durée du Festival, mais les 150 000 billets mis en vente étaient déjà épuisés. J'avais bien voulu en acheter un plutôt, mais il n'y avait pas de points de vente sur Montréal (ou alors pas du tout mis en évidences)... Soit le Québec est un pays d'arriéré (je ne le pense pas, mais la question doit se poser) ou alors les organisateurs sont un peu à la rue avec leur billetterie (je pense plutôt à cette solution).

À ce moment, ce n'est pas grave puisqu'il existe des billets à la journée. Mais dès le troisième jour du festival, l'organisation annonce que quatre spectacles se joueront à guichets fermés : Santana, Rush, The Black Eyed Peas... et Rammstein.
Je me suis donc fait à l'idée de ne pas les voir jusqu'à l'avant-veille du concert. En allant sur le site du festival, je vois que des personnes revendent leurs billets sur la page Facebook du festival. Je contacte la première personne et d'un commun accord on s'est donné rendez-vous à Québec. J'avais mon billet pour Rammstein !

Avant de commencer à attendre pour entrer dans le festival, je voulais aller dans le vieux Québec (au demeurant charmant pour ceux qui n'y sont jamais allés, ça vaut le coup) en passant devant l'entrée du festival. Il était 16h15 et une grosse foule était amassée en plein soleil devant les barrières, alors que l'ouverture était prévue pour 18h. Lors du concert des Black Eyed Peas la veille, des détenteurs de billets s'étaient vus refuser l'entrée, car il y avait trop de monde.

À l'ouverture des portes, tout le monde s'est rué en courant vers les barrières. Moi je préfère me diriger vers le stand où les hot dog sont à quatre dollars. C'est toujours l'inflation dans les festivals et c'est une donnée mondiale.
N'ayant pas trop envie de rester coller à des gens pendant Apocalyptica. Je me m'installe au fond des plaines. Je vais me raviser assez rapidement : traverser la marée humaine se présentant en face de moi paraissait être un véritable chemin de croix. Je suis alors parti à l'assaut de la foule et je me suis trouvé une bonne place ou je pouvais apercevoir la scène correctement ainsi que les deux écrans géants et sans être trop serré.

La première partie de Rammstein est donc Apocalyptica, un groupe finlandais. Ils sont quatre et on un line-up original : un batteur et trois violoncellistes. À leur début, c'était un cover band de groupes comme Metallica et Sépultura, puis ils ont composé leurs propres compos. C'est original, mais c'est chiant.
Rammstein va jouer avec 30 minutes de retard. Rien de grave, mais tout le monde s'impatientait de voir les Allemands pour leur première et unique date en Amérique du Nord depuis 2001. Et c'est Québec qui a été choisi pour le show. Comme le disait Bruce Dickinson, le chanteur d'Iron Maiden, une semaine plus tôt, "le coeur du métal" est à Québec. C'est peut-être vrai finalement...
Pendant l'entracte, on devine les tests de lumières derrière un drapeau noir. Ça s'annonce éblouissant.

La voix du chanteur Till Lindemann se fait entendre pour introduire "Rammlied". Les premiers riffs de guitares sont accompagnés de la première explosion. Le rideau noir s'effondre pour laisser place à un énorme drapeau allemand. Alors que durant la Seconde Guerre mondiale l'Amérique du Nord avait échappé à l'invasion teutonne, Rammstein vient ce soir prendre la revanche de toute une nation ! Plus sérieusement et à la suite de cette guerre, la fierté allemande ne devait pas transparaitre. Aujourd'hui encore, alors que les nazis se sont échappés en Amérique latine et en Israël (humour) depuis bien longtemps, les Allemands ont toujours un problème d'identité. Ce drapeau allemand est symbolique et montre la volonté de Rammstein de faire bouger les consciences, mais aussi d'être toujours irrévérencieux. Ce drapeau déployé, c'est la classe ultime.

Quelques secondes plus tard, le drapeau laisse place au groupe. Premier moment de rigolade à la vue du costume de Lindemann. Il avait une lumière dans la bouche qui lui donnait un sourire blanc et démoniaque. Leur set sera truffé de moments bien marrants. Une excellente entrée en matière.

Les 400 pièces pyrotechniques se mettent en marche sur le troisième morceau, Waidmanns Heil. Ça ne s'arrêtera plus. C'est l'Apocalypse et c'est génial : feu d'artifice, lance-flamme, effet pyrotechnique qui survolent le public, bref tout y passe. Il y a également un gros travail fait du côté des lumières et les énormes projecteurs se déplacent au fil des chansons, comme de petits OVNI.

Pour ces performances lumineuses et pyrotechniques, il faut une synchronisation parfaite. Toute une mise en scène théâtrale a été minutieusement préparée. Les musiciens sont une des pierres angulaires de cette "comédie musicale". Des miniscénarios s'ajoutent à l'Amarda (qui n'est pas espagnol cette fois, mais Allemande) technique.

Les scènes les plus marquantes étaient celles où le claviériste Christian Lorenz se fait tabasser et déposer dans une baignoire par Lindemann avant que celui-ci utilise un élévateur afin d'y déverser un "jet d'artifice" étincelant et pendant "Pussy" lorsque ce même Lindemann bombarde le public avec un canon métaphorant une bite de la mousse et des bouts de papiers.
Le public à été quant à lui mit à contribution durant le rappel lorsque Lorenz a fait du rafting sur le public. À son retour, il a pris avec lui un drapeau québécois qui lui avait été donné après l'avoir déployé quelques instants sur son bateau. Ces Québécois n'oublient pas l'essentiel !

Ces mises en scène théâtrale me font penser au cinéma expressionniste (cinéma qui donne la priorité à l'expression des sentiments) dont l'Allemagne était l'un pays les plus productifs dans le genre après la Première Guerre mondiale (Nosferatu, Metropolis, M le maudit ou encore Le Cabinet du docteur Caligari en sont les principales oeuvres).

Quant au contenu musical, ils ont interprété de nombreux titres de leur excellent dernier album "Liebe ist Für Alle da" (L'amour est là pour tous), mais aussi des plus anciens. Il ne manquait Engel et Amerika pour parfaire le tout.
Un bref bilan du festival : une affiche démentielle, Québec ville est un cadre idyllique, les plaines d'Abhraham parfaites pour son relief. Il faudra juste que les organisateurs revoient la gestion de la billetterie pas au point cette année. Je garderais de très bons souvenirs de ces quelques jours.

Je vais conclure tout simplement en disant que j'ai assisté ce dimanche 18 juillet 2010 au meilleur concert que j'ai vu à ce jour.

Setlist Rammstein :

   1. Rammlied
   2. B******** (Bückstabü)
   3. Waidmanns Heil
   4. Keine Lust
   5. Feuer frei!
   6. Wiener Blut
   7. Frühling in Paris
   8. Ich tu dir weh
   9. Du riechst so gut
  10. Benzin
  11. Links 2-3-4
  12. Du hast
  13. Pussy
Rappel :
  14. Sonne
  15. Haifisch
  16. Ich will


D'autres vidéos : Mac4everqc, AuDi1534, joleshow, CyberJoyce1, citoyenmonde3

Des photos : Neonyme, bienvenueici, Muriel Leclerc, Sébastien Tacheron, Québec Hebdo, Métal Universe

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Commentaires
1. ,

Ah que de souvenirs ! Quel show énorme...