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paroles:parisviolence

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 +===== Paris Violence =====
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 +==== Paris 5°, années 90 ====
 +
 +Dans le bas Mouffetard, station Paris-Village
 + Comment être à la fois au Fer et au Moulin ?
 + J’ai vécu des années sur l’étrange rivage
 + Aux berges de béton, d’un cours d’eau souterrain
 + Un kébab à midi, midi à 18 heures, pour l’expresso
 + Saint Médard guidera bien nos pâles humeurs jusqu’au bistrot
 + 
 +Quatre ans, dix ans, cent ans, si loin
 + De mon vieux chez moi parisien
 + Ils coulent encore sur mes nerfs
 + Les étranges remous de l’obscure rivière
 + 
 +Place du Panthéon dans le petit matin
 + Se lève l’aube grise des débuts d’hiver
 + Étudiant dilettante, quelques cours en main
 + J’hésitais entre Kant et la première bière
 + Les portails du Lucos aux quatre coins ouverts, des Sorbonnards
 + Comparant les rapines chipées à Gibert rayon beaux arts
 + 
 +Dimanche humide et froid sur le jardin des plantes
 + D’ici à Austerlitz, même brouillard épais
 + Pas vraiment réchauffé par le thé à la menthe
 + On longe les façades de la rue Cuvier
 + Arènes de Lutèce et Monge sous l’orage, les volets claquent
 + On insulte les bus nous trempant au passage à chaque flaque
 +
 +==== L'Âme des suicidés ====
 +
 +Quand je suis accoudé sur le pont Saint-Michel
 +Que la Seine sous moi roule ses eaux boueuses
 +Aussi trouble que la morne lavasse du ciel
 +C'est toujours la même question dans ma tête fiévreuse
 +
 +Combien de noyés de sont jamais remontés ?
 +Les poches remplies de plomb, ou lestés d'un pavé
 +Ils continuent de pourrir au fond de ces flots sales
 +C'est ce courant immonde qui a étouffé leur râle
 +
 +Sans doute sont-ils bien plus nombreux qu'on ne l'imagine
 +Ces cadavres gonflés d'eau amère et de vase
 +Bouffés par les poissons, rongés par la vermine
 +Les paupières mi-closes comme au cœur de l'extase
 +
 +Et c'est dans le flux de ces vagues maladives
 +Que l'âme des suicidés part à la dérive
 +Et continue de pourrir au fond de ces flots sales
 +C'est ce courant immonde qui a étouffé leur râle
 +
 +==== Notre Dame des Fous ====
 +
 +Vierge un peu espagnole, au visage blafard
 +Aux yeux clairs éperdus, azur brûlant l’ivoire
 +Vous bercez, moitié triste et moitié terrifiée
 +La sainteté étrange d’un Jésus mort-né
 +Votre châle se perd en longs plis de satin
 +Pourpre moirée d’ébène aux froissements sanguins
 +Dans la pénombre humide des vieux oratoires
 +Le sifflement du vent pour unique offertoire
 +
 +     
 +
 +Notre-Dame des fous,
 +Mère des sept douleurs
 +Grande Madone en pleurs
 +Ce soir, priez pour nous
 +
 +     
 +
 +Vous êtes l’ombre noire qui, au soir tombant
 +Quand le dernier soldat a regagné le camp
 +Bénit l’horrible moisson du champ de bataille
 +Apaise les mourants aux béantes entrailles
 +Et clôt les yeux des morts qui pourrissent déjà.
 +Implacable compagne des brutaux trépas,
 +Sereine, agenouillée dans la boue des carnages
 +Vous priez sous les ciels déjà chargés d’orages
 +
 +     
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 +Notre-Dame des peines
 +Mère des sept souffrances
 +Pardonnez nos offenses
 +Et chez nous soyez Reine
 +
 +     
 +
 +Vous êtes la chandelle au chevet du vieillard
 +Qui crève lentement, imbécile et hagard
 +Dans un morne hôpital sinistre et solitaire
 +Et ne sait trop s’il doit appeler l’infirmière
 +Vous êtes la voix douce et feutrée qui murmure
 +À l’oreille du prisonnier que l’on torture
 +« Bientôt mon cher enfant prendra fin le supplice »
 +Et lui, dans un hoquet, hurle : « ora pro nobis ! »
 +
 +     
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 +Notre-Dame des gouffres
 +Mère des agonies
 +Soyez l’astre qui luit
 +Dans l’œil de ceux qui souffrent
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 +Notre-Dame des gouffres
 +Mère des agonies
 +Soyez l’astre qui luit
 +Dans l’œil de ceux qui souffrent
 +
 +     
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 +Reine des aliénés, reine des cauchemars
 +Des asiles déserts, des morgues, des mouroirs
 +Des réveils en sueur au milieu de la nuit
 +Des angoisses, des peurs et des neurasthénies
 +Des fantasmes malsains, des larves chimériques
 +Des blasphèmes criés en langage hystérique
 +
 +     
 +
 +Priez pour nous ! Priez pour nous ! Priez pour nous !
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 +----
 +
 +==== Aurore Glaciale ====
 +Après cette si longue nuit, se réveiller enfin
 +Tant d’années de ténèbres chassées en un matin
 +Voir se dissiper dans un clair ciel d’hiver
 +Cette rage sans espoir, cette anxiété amère
 +Ne plus avoir de comptes à rendre qu’à soi-même
 +Chasser d’un seul coup les dernières migraines
 +Se réveiller sans crainte, sans ce tonnerre sourd
 +Qui ébranle le cerveau à chaque nouveau jour
 +
 +Une aurore éternelle
 +Une aurore éternelle
 +Une aurore éternelle
 +Une aurore éternelle
 +
 +Ne plus rien ressentir qu’un apaisement froid
 +Avoir évité la peste et le choléra
 +Se relever enfin dans une aube glaciale
 +Ne plus s’encombrer, ni du bien ni du mal
 +Ni remords ni rancunes, un oubli sans appel
 +Des années d’aigreur jetées à la poubelle
 +Ne plus rien attendre, se laisser glisser
 +Sans appréhension
 +
 +Une aurore éternelle
 +Une aurore éternelle
 +Une aurore éternelle
 +Une aurore éternelle
 +
 +Se diluer, se dissoudre
 +Ne plus jamais chercher à en découdre
 +Calme plat, écho sourds
 +S’accommoder pour une fois de ce mortel séjour
 +
 +
 +==== Cauchemar Abyssal ====
 +
 +Pas un bruit, pas un souffle sur la plaine liquide
 +Qui s’étend, grise et sombre, comme une plaque d’acier
 +Elle frissonne un peu, plissée de quelques rides
 +Qui effleurent à peine la surface argentée
 +Mais du cœur du silence une rumeur s’approche
 +Comme un grondement sourd, un orage étouffé
 +Faisant trembler l’écume qui déjà s’effiloche
 +Et s’agite, et bouillonne, prête à se soulever
 +
 +Refrain : Les poissons abyssaux remontent
 +De leurs monstrueuses profondeurs
 +Entends-tu la clameur qui gronde
 +Derrière leurs visages d’horreur ?
 +
 +Soudain le ciel se fane, prend des tons de tempête
 +Et des vagues immenses se dressent et déferlent
 +Les flots hurlent et s’éventrent, le vent courbe les crêtes
 +L’étrange bruit se fait roulement de tonnerre
 +C’est d’en bas qu’il provient, des grands fonds insondables
 +Des lugubres abîmes, des froids enfers marins
 +Ténèbres inconnues, grandioses, redoutables
 +Où l’eau est presque givre, où la nuit est sans fin
 +
 +Et puis on aperçoit comme une masse noire
 +Qui semble s’avancer sous l’onde tourmentée
 +Tout à coup surgit une vision de cauchemar
 +Mille formes atroces sortent de l’eau glacée
 +Des crocs démesurés et des yeux de mercure
 +De toutes parts jaillissent et crèvent la surface
 +Et une noire légion d’affreuses créatures
 +Commence à défiler, long cortège d’angoisse
 +
 +
 +==== Le Crépuscule des Idoles ====
 +Un vent lugubre de fin de règne
 +Souffle sur nos sociétés mourantes
 +Qui se convulsent et qui saignent
 +Dans leurs contorsions décadentes
 +L’homme cède la place au code barre
 +La procréation au clonage
 +Et un jeune millénaire hagard
 +Naît dans un puant marécage
 +
 +Toutes nos croyances les plus fortes
 +Et tous nos plus profonds symboles
 +N’étaient-ils que vaines idoles
 +Déjà tombées et bientôt mortes
 +
 +Le libéralisme à tout prix
 +Paie celui de sa démesure
 +Préparant sa propre agonie
 +Dans sa chute effrénée et sûre
 +Vache folle, OGM
 +Ou guerre bactériologique
 +Ne sont que les prolégomènes
 +D’une fin apocalyptique
 +
 +Toutes nos croyances les plus fortes
 +Et tous nos plus profonds symboles
 +N’étaient-ils que vaines idoles
 +Déjà tombées et bientôt mortes
 +
 +Un autre symptôme infaillible
 +Des grands déclins continentaux
 +Les masses devenues insensibles
 +Les arts devenus commerciaux
 +C’est cette noyade culturelle
 +Cette esthétique de l’insipide
 +Vénale autant que superficielle
 +Mêlée à l’attrait du sordide
 +
 +Toutes nos croyances les plus fortes
 +Et tous nos plus profonds symboles
 +N’étaient-ils que vaines idoles
 +Déjà tombées et bientôt mortes
 +
 +Et nous entrons dans l’âge de glace
 +Et nous entrons dans l’âge de glace
 +Et nous entrons dans l’âge de glace
 +Et nous entrons dans l’âge de glace
 +
 +Que sera le monde de demain
 +Engendré par ces tristes ruines
 +Ni surhumain ni inhumain
 +Une ère froide et cristalline
 +Que George Orwell ou Aldous Huxley
 +En leurs si justes prophéties
 +N’auraient pas même imaginé
 +Dans sa pathétique folie
 +
 +Toutes nos croyances les plus fortes
 +Et tous nos plus profonds symboles
 +N’étaient-ils que vaines idoles
 +Déjà tombées et bientôt mortes
 +
 +Et nous entrons dans l’âge de glace
 +
 +
 +==== Creux de Vague ====
 +Nous les forces vives de la nation 
 +Sur la place du même nom 
 +On regardait se lever le brouillard 
 +Un bras posé sur le comptoir 
 +Et pendant que le jour déclinait 
 +Nous on déclinait aussi 
 +Et puis les années ont passé 
 +Et tous les potes sont partis 
 +
 +Et nous de guerre lasse 
 +On en est resté là 
 +Bloqués à marée basse 
 +Sans trop savoir pourquoi 
 +
 +Quand la neige couvrait Bel-Air 
 +Et la rue Fabre d’Eglantine 
 +On regardait baisser les bières 
 +Mais jamais baisser la déprime 
 +Pendant que le ciel s’assombrissait 
 +On s’assombrissait aussi 
 +Et puis les années ont passé 
 +Et tous les potes sont partis 
 +
 +Et on ressassait nos rancoeurs 
 +Nos rêves déçus, nos faux espoirs 
 +Nos fausses joies, nos vrais malheurs 
 +Nos débauches et nos déboires 
 +Au moins on se comprenait 
 +Toujours ça de gagné sur la vie 
 +Pourtant les années ont passé 
 +Et tous les potes aussi
 +
 +==== Dans la Tourmente ====
 +Traîner jour après jour, une errance sans fin
 +Toujours les mêmes bars, toujours les mêmes coins
 +Quartiers chauds qui scintillent dans la nuit glaciale
 +Un ilôt de lumière, toute la beauté du mal
 +Terminus sans appel de vies foutues en l'air
 +Paradis artificiels aux arrières goûts d'enfer
 +Se retrouver encore derrière les mêmes zincs
 +Permancence nocturne entre quatre et cinq
 +
 +Dans la tourmente
 +
 +Traîner soir après soir dans des ruelles désertes
 +Chercher désespérément une épicerie ouverte
 +Montagnes d'ordures dans les vieilles arrières cours
 +Et au fond du cerveau, comme des coups sourds
 +Rester toujours branché sur le pilote automatique
 +Cavaler au hasard dans les quartiers périphériques
 +Et finalement se retrouver devant le Sacré-Coeur
 +Comme un moucheron attire par un projecteur
 +
 +Dans la tourmente
 +
 +Pourtant certains matins, sur le pont de Caulincourt
 +Tu regardes sans rien dire les premiers rayons du jour
 +Pourtant certains matins, encore un peu ivre
 +Tu te dis qu'amrès tout, il faut bien vivre
 +
 +Avoir complètement perdu la notion du temps
 +Que cette nuit immense
 +Qui semble durer depuis vingt ans
 +Et encore se débattre avec cette sale impression
 +De se retrouver dans un décor de science-fiction
 +Des couloirs souterrains
 +Qui s'enfoncent dans la nuit noire
 +Leurs murs blancs si froids comme ceux d'un abattoir
 +Béton dégueulasse, brouillage des sens
 +Câbles haute-tension, sale odeur d'essence
 +
 +
 +==== Demi Saison ====
 +Etrange dérive lente et tranquille
 +Déclin discret entre deux eaux
 +Marais éteints, pentes faciles
 +Parmi les massifs de roseaux
 +Visions brouillées, évanescences
 +Une léthargie maladive
 +Les plus mortelles décadences
 +Sont toujours les plus lascives
 +
 +Même les immenses nénuphars
 +Ont à présent l’air malade
 +Dans cet à-peu-près cauchemar
 +Tout en nuances maussades
 +
 +Changer lentement de substance
 +Virer peu à peu au végétal
 +Sans chaleur et sans souffrance
 +Dans l’aigreur d’un vent matinal
 +Délirer sans discontinuer
 +Savourer doucement sa fièvre
 +En se laissant ballotter
 +Dans ces demi-teintes un peu mièvres
 +
 +S’abandonner dans ces eaux mortes
 +Où frissonne un dernier courant
 +Dont on ne sait trop où il porte
 +Ni s’il existe vraiment
 +Perdre encore un peu la raison
 +S’engourdir sur ces ondes lisses
 +Dans cette onirique flottaison
 +Comme un éternel Osiris
 +
 +Etrange dérive lente et tranquille
 +Déclin discret entre deux eaux
 +Marais éteints, pentes faciles
 +Parmi les massifs de roseaux
 +Visions brouillées, évanescences
 +Une léthargie maladive
 +Les plus mortelles décadences
 +Sont toujours les plus lascives 
 +
 +====DDE====
 +
 +On m'avait toujours dit,
 +Quand j'etait tout petit,
 +Que je finirait ma vie a la DDE,
 +Je ne savait pas au juste,
 +Qui etait ces gens la,
 +Mais pourquoi tout le monde,
 +Me comparaient a eux,
 +Maintenant je suis dedant,
 +Et seulement je comprends,
 +Pourquoi les dieu, 
 +M'ont associés a eux,
 +Le pack de 26,
 +Passe dans la journée,
 +Et les heures defilent,
 +A ne rien branler,
 +
 +Des bonhomes orangés,
 +Sur les routes je t'ai croisé,
 +Des bonhomes orangés,
 +Toujours a rien branler,
 +Des bonhomes orangés,
 +Sur les routes je t'ai croisé,
 +Des bonhomes orangés,
 +Toujours a rien orangés,
 +
 +A 4 pour tenir une pelle,
 +A 10 pour jeter du sel,
 +Sur la route des routes,
 +Pas le temps de casser la croute,
 +Nos costumes orangés,
 +Ne sont pas souvent a laver,
 +Et nos aiselles de ???????,
 +Ne sentent pas la sueur,
 +ET Dans notre camionette,
 +On roulent toutes les minettes,
 +??????? t'as pour la grimpette,
 +On pensent a nos minettes,
 +Je ne comprend vraiment pas,
 +Qu'on critique ces gens la,
 +Toi si tu bois un peu,
 +Un ptit coup a la DDE
 +
 +Des bonhomes orangés,
 +Sur les routes je t'ai croisé,
 +Des bonhomes orangés,
 +Toujours a rien branler,
 +Des bonhomes orangés,
 +Sur les routes je t'ai croisé,
 +Des bonhomes orangés,
 +Toujours a rien branler,
 +
 +
 +
 +Quant au niveau Cp,
 +Que personne ne peut rater,
 +A ceux qui l'ont loupé,
 +Je conseille d'etre pistoné,
 +Une bouteille de ricard,
 +Un ou deux trois quart,
 +Sauvent les epreuves,
 +Les plus raides a passer,
 +Je suis rentré moi meme a la DDE,
 +Je peut vous dire,
 +Que je suis heureux,
 +Je remercie cette institution,
 +Pour son aimable collaboration,
 +
 +Des bonhomes orangés,
 +Sur les routes je t'ai croisé,
 +Des bonhomes orangés,
 +Toujours a rien branler,
 +Des bonhomes orangés,
 +Sur les routes je t'ai croisé,
 +Des bonhomes orangés,
 +Toujours a rien branler,
 +
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 +==== Douche Froide ====
 +Tu rêvais de belles déprimes
 +A noyer dans des nuits sans fin
 +Comme dans les vieux polars français
 +Du début des années 80
 +
 +De bars glauques un peu enfumés
 +De plongeons brutaux dans la fange
 +De filles de nuit pour oublier
 +Entre deux vodka-orange
 +
 +Tu rêvais de nuits en bagnole
 +A fond la caisse sur les périphs
 +A soigner ton ras le bol
 +En prenant les sorties au pif
 +
 +A allumer tes blondes sans filtre
 +A la lumière du tableau de bord
 +En ouvrant de temps en temps la vitre
 +Pour balancer ta clope dehors
 +
 +Et tu te retrouves encore comme un con
 +Au milieu des boîtes de cachetons
 +T’avais envie de tourner dans ton film
 +Et tu tournes seulement en rond
 +
 +Tu voulais surtout un prétexte
 +Pour oublier cette vie si terne
 +Cette saloperie de tous les jours
 +Qui t’assaillit et qui te cerne
 +
 +Mais c’est pas si facile que ça
 +De rayer passé et futur
 +Tu te rends compte malgré toi
 +Que la réalité a la dent dure
 +
 +Qu’il va bien falloir y retourner
 +Dans cette éternelle débandade
 +Ca te fait plutôt un sale effet
 +Comme si tu prenais une douche froide
 +
 +Tout paraît forcément dégueulasse
 +Quand on se met à regarder les choses en face
 +Replonger dans ce monde si crade
 +Ca te fait l’effet d’une douche froide
 +
 +==== Dur D'Etre Un Ange ====
 +Tu te retrouves seul, comme toutes les nuits
 +Au fond d’un bistrot de Pigalle
 +Pour oublier tes insomnies
 +Et tes humeurs de plus en plus glaciales
 +De la banquette en skaï défoncé
 +Tu reluques les macs, les travestis
 +En alignant les whiskys bien tassés
 +Les gin tonics et les kirs cassis
 +
 +C’est pas ta faute si la vie fait pas de fleurs
 +Et après tout c’est pas un drame
 +C’est dans le sang qu’on lave son honneur
 +Mais c’est dans l’alcool qu’on lave son âme
 +Dur d’être un ange
 +
 +Lumière jaune des soirées solitaires
 +Dans les recoins cachés de la ville
 +Là où c’est contre les réverbères
 +Qu’on monnaye ses idylles
 +A l’heure des règlements de compte
 +Quand à la sortie des boîtes de strip
 +On sent la tension qui monte
 +Et les lames prêtes à déchirer la tripe
 +
 +Toi, tout au fond du bar, tu attends
 +Une rencontre ou une embrouille
 +Pour bousculer ce quotidien navrant
 +Pourtant tu sais que tu rentreras bredouille
 +Dur d’être un ange
 +
 +Alors faute de changer ta vie
 +Tu regardes se perdre celle des autres
 +Dans les sous-sols de Monoprix
 +Entre deux deals pas très propres
 +Ou dans les grands parkings déserts
 +Où on donne des leçons de décence
 +A coups de pompes ou de barres de fer
 +A méditer dans l’ambulance
 +
 +Toi, tout au fond du bar, tu attends
 +De jouer toi aussi ton aventure
 +Mais celles là, tu le sais pourtant
 +Se finissent toujours au milieu des ordures
 +Dur d’être un ange
 +
 +
 +
 +
 +
 +==== En Attendant l'Apocalypse ====
 +Lorsque les ombres s'allongent, je reprends le goût têtu
 +Des solitudes qui rongent et des ivresses qui tuent
 +Des solitudes qui rongent et des ivresses qui tuent
 +Qui tuent, qui tuent, qui tuent
 +
 +J'aime errer le jour entier dans les avenues humides
 +Parmi les foules livides qui passent les yeux baissés
 +Et lorsque le ciel se zèbre de traînées aux couleurs fades
 +J'aime cet éclat malade et ces clairs obscurs funèbres
 +
 +J'aime le jade et le gypse
 +L'élégance désuète
 +Et sous les ciels de tempête
 +Attendre l'apocalypse
 +
 +Et encore et toujours j'aime regarder l'ombre tomber
 +Dans un salon enfumé, sur un fond de requiem
 +J'aime dans le soir maussade, boire les gorgées terribles
 +De la plus sainte des bibles, celle du Marquis de Sade
 +
 +J'aime le jade et le gypse
 +Les longs cortèges blafards
 +Et j'aime au fond d'un boudoir
 +Attendre l'apocalypse
 +
 +Certains fois je traîne en fin d'après midi
 +Mon éternel ennui sur les bords de la Seine
 +Et mes nerfs déréglés m'offrent le carnaval d'atroces bacchanales
 +Des couples de mariés à visages de macchabées
 +D'escadrons de rats volants aux ailes d'épervier
 +D'immenses chrysalides accouchant de monstres sordides
 +De grands serpents de mer morts nés, de mort à peine exhumée
 +
 +J'aime aussi ces nuits impures où l'on brocarde son âme
 +Offrande belle où infâme sur l'autel des sept luxures
 +J'aime les poisons violents et les extases lugubres
 +Les voluptés insalubres, orgies de chair et de sang
 +
 +J'aime le jade et le gypse
 +Et les beautés d'agonie
 +Et puis le plaisir exquis
 +Attendre l'apocalypse
 +
 +J'aime enfin les aubes pâles et qu'une brise glacée
 +D'un grand coup vienne effacer le goût de ces saturnales
 +Et que j'aime alors sombrer dans un sommeil léthargique
 +Plein de songes névrotiques et d'images déformées
 +
 +J'aime le jade et le gypse
 +La froideur des grands déclins
 +J'aime du soir au matin
 +Attendre l'apocalypse
 +
 +==== Grisaille ====
 +
 +Zone industrielle Tolbiac-Bercy
 +
 +Entrelacs d'acier , de pylône et de câbles
 +
 +Dédale ferroviaire sous un ciel gris
 +
 +Miasmes chimiques insupportables
 +
 +Zone dedans la zone, grand dépotoir
 +
 +Trop plein de la Ville-Lumière
 +
 +Transpercé de grands immeuble noirs
 +
 +Enfer de misère ouvrière
 +
 +Grisaille... (x4)
 +
 +Désespoir périphérique
 +
 +L'asphalte se perd dans le brouillard
 +
 +Avec toute ces vies merdiques
 +
 +Comme des fins de non-recrvoir
 +
 +Flamme pâle des raffineries
 +
 +Scintillement des grandes usines
 +
 +Sidérurgie, pétrochimie
 +
 +Sous un immense chape de spleen
 +
 +Grisaille... (x4)
 +
 +Affiches géantes sur les façades ternes
 +
 +Coupée d'autoroutes embouteillées
 +
 +Les gens baisse la tête
 +
 +Comme un drapeau en berne
 +
 +Et rasent les murs pour aller bosser
 +
 +Gagnés par la fièvre froide de la zone
 +
 +Qui a avalé les anciennes fortifs
 +
 +engluant la ville dans sa fange monotone
 +
 +Débordant maladivement sur les périphs
 +
 +==== Ni Fleurs ni Couronnes ====
 +Tu sais il approche à grands pas 
 +Le jour du bail définitif 
 +Pour une piaule au plafond bas 
 +A l’ombre de deux grands ifs 
 +Une demeure en marbre noir 
 +Baignée d’un glacial silence 
 +Appuyé à la baignoire 
 +J’essaie de reculer l’échéance 
 +
 +Entre mes mains tremblantes 
 +Le lavabo est si blanc 
 +Pourtant dans un instant 
 +Il sera taché de sang 
 +
 +Mais je refuse l’absolution 
 +Je n’ai ni remords ni regrets 
 +Au diable vos accusations 
 +Si c’était à refaire 
 +Je le referais 
 +Je refuse l’absolution 
 +D’ailleurs où serait le péché 
 +Pas besoin d’extrême-onction 
 +Pour aller où je vais 
 +
 +Jamais laisser comme testament 
 +Qu’un cocktail de foutre et de sang 
 +Arrosé d’aigreur et de haine 
 +C’est ça la condition humaine 
 +Ne devenir qu’un souvenir 
 +Notre universel avenir 
 +Dès la première seconde de vie 
 +C’en est une de moins sur notre crédit 
 +
 +C’est vrai qu’on est bien peu de choses 
 +Qu’un agglomérat de viscères 
 +Que 3 chrysanthèmes et 3 roses 
 +Recouvriront dans un cimetière 
 +Mais bon sang qu’est-ce qu’elle est moche 
 +Cette silhouette drapée de noir 
 +Déjà je la sens qui approche 
 +Son reflet au coin du miroir 
 +
 +Je pensais pas que je crèverais 
 +Au fond d’une salle de bain 
 +Je serais bien resté encore un peu 
 +Parmi les humains
 +
 +==== Non Conforme ====
 +De la sous merde de série Z
 +Sur grand écran et son dolby
 +Ca excite bien les minettes
 +Plus quelques millions d'abrutis
 +Les foules baveuses se bousculent
 +Pour aller claquer leur paye
 +Devant les sourires ridicules 
 +De pouffiasses made in USA
 +
 +Certifié non conforme
 +Je me plierais jamais à vos normes
 +Certifié non conforme
 +Les masses réclament qu'on les endorme
 +(2x)
 +
 +On engloutit sans état d'âme
 +Les goûts et les sensibilités
 +Dans une grande mélasse infâme
 +Uniforme et aseptisée
 +Quant à tenter d'en placer une
 +Autant demander la lune
 +Notre soi disant culture
 +N'est plus qu'une fosse commune
 +
 +Certifié non conforme
 +Je me plierais jamais à vos normes
 +Certifié non conforme
 +Les masses réclament qu'on les endorme
 +(2x)
 +
 +En pleine euphorie libérale
 +S'agite la danse macabre
 +Du pathétique carnaval
 +D'un empire qui se délabre
 +Et fringués comme des crétins
 +Entre deux modes et deux tendances
 +Tous ces moutons restent ravis
 +De leur lugubre déchéance
 +
 +Et ces obtus connards rigolent
 +Ils trouvent tout ça quand même bien drôle
 +Ils savent pas vraiment pourquoi
 +Mais tout le charme vient de là
 +Alors en boucle ils récidivent
 +Dans leur hystérie collective
 +A se tordre de rire
 +A l'idée de tous mourir
 +
 +Certifié non conforme
 +Je me plierais jamais à vos normes
 +Certifié non conforme
 +Les masses réclament qu'on les endorme
 +(2x)
 +
 +Et on applaudit tous en choeur
 +Dans la joie et la bonne humeur
 +Devant le si charmant spectacle
 +Des millénaires en débâcle
 +Et on lève bien haut son coca
 +En souriant aux caméras
 +A l'inébranlable santé
 +De qui viendra nous enterrer
 +
 +==== Psykhouchka ====
 +Il tourne en rond dans sa cellule
 +Sous l’œil placide des caméras
 +Il n’a plus de nom, seulement un matricule
 +Un lavabo, un lit de camp et quatre murs froids
 +La seule pitance qu’on lui accorde chaque soir 
 +On la lui administre en intraveineuse
 +Ce sérum acide qui décape sa mémoire
 +Dissout ses neurones et ses fibres nerveuses
 +
 +Dissident
 +Dissident
 +Condamné à finir ses jours 
 +En hôpital psychiatrique
 +Dissident
 +Dissident
 +Les nuits sans lendemain
 +D’un prisonnier politique
 +
 +Ligoté à la table d’opérations
 +Cobaye impuissant hérissé d’électrodes
 +Il attend la mort comme une libération
 +Dans ces couloirs blancs
 +Empestant l’alcool et l’iode
 +Chaque jour son cerveau se délite un peu plus
 +Saturé de mixtures expérimentales
 +Il se sent devenir légume ou incubus
 +Perdant peu à peu ses capacités mentales
 +
 +Dissident
 +Dissident
 +Condamné à finir ses jours 
 +En hôpital psychiatrique
 +Dissident
 +Dissident
 +Les nuits sans lendemain
 +D’un prisonnier politique
 +
 +Bourreaux en blouses blanches aux tortures subtiles
 +Clinique glaciale sans portes ni fenêtres
 +Exécution capitale qu’à feu doux on distille
 +Un magma végétal grandissant dans sa tête
 +Sangles de cuir, aiguilles d’acier
 +Folie inoculée, démence sur ordonnance
 +S’efforcer d’obliger son esprit à fonctionner
 +Quand on le sent s’évanouir dans d’atroces souffrances 
 +
 +Dissident
 +Dissident
 +Condamné à finir ses jours 
 +En hôpital psychiatrique
 +Dissident
 +Dissident
 +Les nuits sans lendemain
 +D’un prisonnier politique
 +
 +Il tourne en rond dans sa cellule
 +Sous l’œil placide des caméras
 +Il n’a plus de nom, seulement un matricule
 +Un lavabo, un lit de camp et quatre murs froids
 +La seule pitance qu’on lui accorde chaque soir 
 +On la lui administre en intraveineuse
 +Ce sérum acide qui décape sa mémoire
 +Dissout ses neurones et ses fibres nerveuses
 +
 +Dissident
 +Dissident
 +Condamné à finir ses jours 
 +En hôpital psychiatrique
 +Dissident
 +Dissident
 +Les nuits sans lendemain
 +D’un prisonnier politique
 +
 +
 +==== Raison D'Etat ====
 +Que de sang a coulé en vain
 +Dont se sont baffrés tous ces chiens
 +Ces fossoyeurs impitoyables
 +Larbins des flics et des notables
 +C’est tout le Paris populaire
 +Qui avait traversé tant de guerres
 +Que froidement on décapite
 +A partir de juin 48
 +Les barricades se levaient
 +Au son du tambour qui roule
 +Tandis que quelques vieux croulants ordonnaient
 +De faire tirer dans la foule
 +
 +Souviens toi, Parisien
 +Souviens toi jusqu’à la fin
 +Souviens toi, Parisien
 +Souviens toi des journées de juin
 +
 +Et Napoléon le petit
 +Profitant du désordre ambiant
 +Déclara sauver le pays
 +En se proclamant prince président
 +Les survivants reprirent les armes
 +Les barricades furent remontées
 +Et dans un immense vacarme
 +On lança des assauts désespérés
 +Vous verrez bien tout à l’heure
 +Comment on peut mourir
 +Pour vingt-cinq francs par jour
 +S’écriait le député Baudin
 +Juste avant que vienne son tour
 +
 +Souviens toi, Parisien
 +Souviens toi jusqu’à la fin
 +Souviens toi, Parisien
 +De la mort du député Baudin
 +
 +Et la sanglante répression
 +Ne se fit bien sûr pas attendre
 +Exécution sans sommation
 +Des insurgés venus se rendre
 +On fit tirer sur les fenêtres
 +Fusillades des boulevards
 +Ordonnant de viser les têtes
 +De tuer femmes, gosses et vieillards
 +Bourgeois, soldats comme artisans
 +Etudiants, jeunes gens et ouvriers
 +Furent écrasés dans le sang
 +On massacra les prisonniers
 +
 +Souviens toi, Parisien
 +Souviens toi jusqu’à la fin
 +Souviens toi, Parisien
 +Du 2 décembre 51
 +
 +Et puis l’Empire s’effondra
 +Comme s’effondrent tous les empires
 +Sedan fut sa Bérézina
 +La capitulation, son dernier soupir
 +Le changement se fit en douceur
 +La IIIe sut prendre le relais
 +Massacrant avec bon cœur
 +Quelques trente-cinq mille fédérés
 +Souviens toi que les boulevards
 +Sont rouges du sang des Communards
 +
 +Souviens toi, Parisien
 +Souviens toi jusqu’à la fin
 +Souviens toi, Parisien
 +Des fusillés du petit matin
 +
 +
 +On a que des cocktails Molotov 
 +
 +
 +juste cet phrase qui cloche me semble t'il 
 +
 +==== Soleil Eteint ====
 +Les dernières fumées se dissipent 
 +Sur les cratères encore brûlants 
 +Aux parois desquels s’agrippent 
 +Des bras figés dans leur élan 
 +La pierre, le sang et l’acier 
 +S’emmêlent à perte de vue 
 +Dans un grand chaos pétrifié 
 +Où la fureur soudain s’est tue 
 +Cette immense mer de décombres 
 +Se soulève les vagues immobiles 
 +Dont les couleurs semblent se fondre 
 +Dans un gris noir indélébile 
 +
 +Champs de ruine 
 +Hérissé de métal sanglant 
 +Champ de ruine 
 +Carnage battu par les vents 
 +
 +Un jour malade et sans lumière 
 +Suinte d’un soleil éteint 
 +Grand astre mort et solitaire 
 +Aux reflets pâles et malsains 
 +Et un silence profond 
 +Couvre la plaine dévastée 
 +Qui se perd sous un ciel de plomb 
 +En long sillons ensanglantés 
 +Des visages à jamais crispés 
 +Dans un rictus de terreur 
 +Fixent l’horizon désolé 
 +De leurs yeux vides presque rêveurs 
 +
 +Champs de ruine 
 +Hérissé de métal sanglant 
 +Champ de ruine 
 +Carnage battu par les vents
 +
 +==== Souvenirs ====
 +Passent les mois et les semaines 
 +Passent nos joies, passent nos peines 
 +Et tout se fond dans cette vague 
 +D’indifférence un peu maussade 
 +Coucher de soleil dans la cuisine 
 +Le vasistas donne sur les usines 
 +Tout passe, tout meurt, tout me rappelle 
 +Que seuls les regrets sont éternels 
 +Novembre dans le Luxembourg 
 +Lumière grise de fin du jour 
 +Souvenir d’une triste enfance 
 +Par bouffées de réminiscences 
 +Des virées au supermarché 
 +Ecole primaire, collège, lycée 
 +Gosse peu sociable, pas beaucoup de potes 
 +Passant ses récrés derrière la porte 
 +
 +Années de collège déjà cynique 
 +Adolescent peu sympathique 
 +Causant jamais, cognant souvent 
 +Collectionnant les avertissements 
 +Tirant la gueule dans les soirées 
 +Restant dans son coin sans danser 
 +Lisant des BD pendant les cours 
 +Violent parfois, morose toujours 
 +Années de lycée ni mieux ni pires 
 +3 ans se faire chier sans rien dire 
 +Peu de gonzesses et seulement 
 +Un quart d’heure dans la chambre des parents 
 +Convocations chez le proviseur 
 +N’appréciant guère mes humeurs 
 +Ni ma façon de cogner les loquedus 
 +Qui tractaient devant le bahut 
 +
 +La suite fut pas vraiment meilleure 
 +On se console d’être un loser 
 +Plaisir d’obsédé sexuel 
 +En cabine individuelle 
 +Toujours les néons des boulevards 
 +Sueurs glacées, visages blafards 
 +Flip des dimanches après-midi 
 +A lire Céline dans le lit 
 +Pylônes sombres sur ciel pluvieux 
 +Banlieue-Paris, Paris-banlieue 
 +Encore un demi au bar du coin 
 +Pour tromper cet ennui malsain 
 +Toujours l’ennui, mortel ennui 
 +Qui éternellement me poursuit 
 +
 +
 +==== Troisième Nuit dans la Bagnole ====
 +Troisième nuit dans la bagnole
 +Embusqué derrière le volant
 +Avec une bouteille de gnôle
 +Et un flingue dans la boîte à gants
 +Surveillant dans ma somnolence
 +A travers la buée du pare-brise
 +L’entrée de la résidence
 +Dans la pénombre indécise
 +
 +L627 ou Le Choix des Armes
 +A posteriori j’aurai préféré
 +Une scène de biture dans un pub
 +Si j’évite pas le sang et les larmes
 +Dans quinze jours on s’arrache cette histoire
 +Dans tous les vidéoclubs
 +
 +Foutu blizzard, froid de canard
 +Pour bien préserver l’atmosphère
 +Du polar tendance série noire
 +Avec Anconina ou Dewaere
 +Je recompte mes cartouches
 +En vidant le thermos de café
 +Soixante douze plombes que je découche
 +A ce compte là autant assurer
 +
 +Troisième nuit blanche sur le compteur
 +Entre les lumières vertes et rouges
 +Et dans ce vieil immeuble de malheur
 +Y a toujours rien qui bouge
 +Je repasse toujours les mêmes cassettes
 +Du Motörhead ou du LSD
 +Si je ressors vivant de cette petite fête
 +Promis j’arrête de picoler
 +
 +Faut pas grand chose ces soirs là
 +Pour se faire trouer le bidon
 +Alors gaffe aux joyeux faux-pas
 +Ou c’est six bastos pour l’absolution
 +Un petit manque de sang-froid
 +Ou mon pétard qui s’enraye
 +Et je peux faire une croix 
 +Pour de bon sur ma carte Vermeil
 +
 +J’essaie de pas voir ma tronche dans le rétro
 +Depuis que je suis coincé dans cette caisse
 +Ca doit pas être jojo
 +Je vais sans doute décevoir ces dames
 +Heureusement je risque de rencontrer
 +Que des culasses et des lames
 +
 +Troisième nuit enfin qui s’achève
 +Dans le brouillard froid de sept heures
 +Pas mécontent que le jour se lève
 +Et que je sois encore branché sur le secteur
 +Foutue migraine, j’suis dans l’coltard
 +J’ai la gueule comme un punching-ball
 +Je débraye direction le plumard
 +Je suis frais comme un lendemain de picole
 +
 +Police Python 357
 +Ces sympathiques débutants
 +N’ont vraiment plus rien à m’apprendre
 +Ca a bien plus de gueule en direct
 +Si on a assez de présence d’esprit
 +Pour pas se faire descendre
 +
 +Trois aspirines, un coup de rasoir
 +Et douze heures de pionce d’affilée
 +Je fonce vers les boulevards
 +Complètement déconnecté
 +Si dans dix minutes je ne suis pas au pieu
 +Je vais m’écrouler dans la caisse
 +Exit de ce quartier poisseux
 +Et pleins tubes sur mon deux-pièces
 +====Tolbiac====
 + 
 +Fini le temps des tripots
 +Des fumeries d'opium
 +Des bordels, des clandés
 +Des arrières cours paumées
 +Plus que des grands entrepôts
 +Et de la méthadone
 +Des sacs de riz géants
 +Dans les supermarchés
 +Les cannettes de Tsing Tao
 +Dans les salles d'art martiaux
 +Ont remplacés l'encens
 +Qui flottait dans les rues
 +Puisque l'ANPE est commerce de gros
 +La main d'œuvre bon marché et les larges avenues
 +
 +Porte de Choisy,
 +Y a combien de Chinois ?
 +Un jour je les compterai peut-être,
 +Lao Tseu l'a dit, il faut trouver la voie
 +Alors je vais vous couper la tête
 +
 +Spleen des immenses immeubles 
 +Dans l'averse du soir
 +Quand les restos chinois
 +Allument leurs enseignes
 +Dont les néons éclaboussent
 +Le sombre brouillard
 +De couleur trop criarde
 +Qui dégouttent et qui saignent
 +Spleen des entrées égueulasses
 +Des parkings souterrains
 +Gouffre de béton sale
 +Qui vient sonder l'enfer
 +De l'asphalte sans fin 
 +Et du malaise urbain
 +Et les télés s'allument
 +Derrière les baies de verre
 +
 +Tolbiac, Paris 13e 
 +Désespoirs sur fond de HLM
 +Tolbiac, Paris 13e
 +Mal de vivre en front de Seine
 +
 +Pizzas à domicile
 +Pizzas à emporter
 +Vidéo location
 +Tabac ouvert la nuit
 +Boulevards embouteillés
 +Et ruelles encaissés
 +Stations de Métro
 +Et stations de taxi
 +Orage tropical 
 +Dans l'hiver Parisien
 +Sur les feuilles des arbres
 +De la résidence
 +Nervosité de 20h
 +Lotus bleu sans Tintin
 +Et les fenêtres d'en face s'allument en cadence
 +
 +Spleen le long des docks
 +Comme dans les polards
 +Ou dans l'appartement 
 +Toujours bien en bordel
 +Spleen de salle de bain
 +Ou spleen sur le plumard
 +En envoyant le Pariscope 
 +Dans la poubelle
 +Vertige des solitudes 
 +Pour la ville géante
 +10 millions de fourmis
 +Dans la ville lumière
 +Balcondés aux étages
 +Et la chute te tente
 +Aller oublie tout ça
 +Et ouvres une autre bière
 +
 +Porte de Choisy,
 +Y a combien de Chinois ?
 +Un jour je les compterai peut-être,
 +Lao Tseu l'a dit, il faut trouver la voie
 +Alors je vais vous couper la tête
 +
 +==== Ungern Sternberg ====
 +Le baron chevauche à travers les steppes d’Asie 
 +Au gré de ses rêves de gloire et de folie 
 +Se sacrer souverain 
 +D’un Empire oublié 
 +Puis tracer ses frontières à coups d’épée 
 +Des cascades de sang jaillissent sur le passage 
 +De l’étrange division sauvage 
 +Et les cosaques chargent, un seul cri dans la voix 
 +« Ce soir nous aurons pris Ourga ! » 
 +
 +Et Ungern-Sternberg se jette dans la mêlée 
 +Le sabre pointé vers le couchant 
 +Ou contemple la plaine de la muraille enneigée 
 +Le visage fouetté par le vent 
 +
 +Dans son regard d’acier, un soleil qui se lève 
 +Rayonnant des brumes sibériennes 
 +Avec la beauté triste d’un songe qui s’achève 
 +A mille lieues des convulsions humaines 
 +
 +Ungern-Sternberg, chevalier romantique 
 +Tu attends la mort comme un amant sa promise 
 +Ungern-Sternberg, chevalier romantique 
 +Les rêves les plus fous sont les seuls que l’on réalise
 +
 +==== Made in Paris ====
 +
 +Je voudrais bien essayer d'faire mon boulot
 +Les autres avachis dans le canapé
 +Se passent à fond des K7 vidéo
 +Style matches de foot ou bêtisiers
 +Je voudrais bien écouter des L.P.
 +Mais la chaîne est en réparation
 +Je voudrais bien essayer de pioncer
 +Mais les voisins font trop de boxon
 +Reste plus qu'à traîner sur les boulevards
 +En espérant qu'il va pas flotter
 +Ou me défoncer à la Valstar
 +Sur le parking d'intermarché
 +
 +Je voudrais bien aller au cinéma
 +Ou aux Peep-shows de St Denis
 +Mais j'ai pas assez de thune sur moi
 +Et puis c'est à six stations d'ici
 +De toute façon en ce moment
 +Pas de dépenses inutiles
 +Je suis trop à l'étroit financièrement
 +Pour me ruiner dans ces conneries
 +Reste plus qu'à me laisser aller
 +A travers la jungle de béton
 +En tripotant mon cran d'arrêt
 +Pour si je fais une mauvaise rencontre
 +
 +
 +==== Des nuits entières ====
 +
 +Planté contre une colonne à la sortie du bahut
 +Les potes m'appellent je fais comme si j'avais pas entendu
 +Je la vois pas sortir c'est pourtant bien l'heure
 +Et puis elle apparaît derrière la porte vitrée
 +J'essaie de pas bouger, c'est comme une apparition
 +Je reste cloué sur place, je trouve pas de phrases
 +Pour décrire cette si intense excitation
 +Qui parcourt mon perfecto par vagues d'extase
 +Je la rattrape je lui demande du feu,
 +Je sais pas quoi dire j'ai l'air d'un con !
 +Je parle du temps, je regarde ses yeux
 +J'ai du mal à contrôler mes pulsions
 +Elle répond rien à mes conneries
 +Je suis gêné et elle aussi
 +Je suis accro, elle tourne le dos
 +A ce rythme là ça marchera pas
 +Encore zéro partout, encore perdu un jour
 +J'attends lundi matin, j'attends le match retour
 +En attendant en route pour quelques insomnies
 +Je refuse de sortir et je fantasme à fond
 +J'irai pas au resto avec mes cons de copains
 +Je préfère rester at home à penser à après-demain
 +Je vais tirer des plans pendant toute la nuit
 +Je veux pas me rater, je vais faire un carton
 +Je suis obligé d'avoir recours à des substances déconseillées
 +Les effets ne se font pas attendre, je plane sur la voie lactée
 +En smoke, en sniffe ou en bouteille,
 +J'ai besoin d'un excès quelconque
 +Pour quitter le système solaire quelques secondes ou quelques plombes
 +Allongé sur le sol de la salle de bains, énergie à zéro
 +Mais j'ai les choses en main
 +J'essaie d'organiser ma prochaine offensive
 +Ce coup-ci je suis grillé, faut à tout prix que j'y arrive
 +Peut-être un plan kamikaze mais en dernier ressort
 +Je pourrai pas attendre une semaine de plus
 +Soit elle me dit ok
 +Soit ça va être gore
 +Je plonge dans le styx et je bois la cigûe
 +J'essaie de calmer mon cerveau
 +Mais je suis de plus en plus accro
 +Il y a des circuits qui chauffent,
 +Ca fume à mort dans mon moteur
 +De plus en plus heure après heure
 +Quelques chose comme une lampe dans le brouillard
 +Perle de plaisir dans mes humeurs dépressives
 +Le feu de ses cheveux qui déchire le noir
 +Et tourne et m'éboulit et me défonce comme un fix
 +
 +==== Aller Simple ====
 +
 +Fin de week-end merdique dans une banlieue merdique
 +Pas de potes, pas de fric, que des désillusions
 +Je traîne mon enfer mental le long des routes nationales
 +Sous la pluie hivernale, tout seul et sans un rond
 +Les grilles rouillées des pavillons défilent
 +Géraniums au balcon, bagnole dans le jardin
 +Grillages défoncés, stations service fermées, 
 +Hôpitaux immenses, usines dans le lointain
 +Parfois la croix verte d'une pharmacie
 +Se reflète sur le trottoir battu par la pluie
 +Et toujours ces miasmes morbides
 +Toujours ces relents de suicide
 +Les yeux éteints, la tête vide
 +Envie de se barrer.. partir sans jamais revenir
 +Tourner le dos aux souvenirs
 +Acheter un billet de train, pour un aller simple..
 +
 +Parkings sans voitures, containers pleins d'ordures
 +Et pas un chat bien sur, façades dégeulasses
 +Mes tempes bastonnent, mes oreilles bourdonnent
 +Mon cerveau déconne, encore ces angoisses
 +Je me ramasse un poteau, je roule dans le caniveau
 +J'ai du sang plein le blaire, et envie de gerber
 +Trop de nuits sans sommeil, trop de jours tous pareils
 +Que ces relents industriels qui ruinent ma santé
 +Et "le ciel bas et lourd qui pèse comme un couvercle
 +Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis"
 +Et toujours ces miasmes morbides
 +Toujours ces relents de suicide
 +Les yeux éteints, la tête vide, envie de disparaître..
 +Trop lâche pour pouvoir me flinguer
 +Ni pour avaler ces cachets
 +Qui m'auraient embarqué enfin pour un aller simple...
 +
 +==== Spleen et banlieue ====
 +
 +Les bras derrière la tête allongé seul sur son lit
 +Submergé par les emmerdes, et la dèche qui sourit
 +Ferninand Bardamu se dit ce coup-ci
 +C'est terminé, c'est fini, je laisse tomber la vie
 +Et puis soudain, et sans raison,
 +Dans un élan incontrôlé d'amour propre
 +Il a l'impression de se faire avoir comme un con
 +Mais il ne veut pas servir la folie des autres
 +Les voisins qui s'engueulent à longueur de journée
 +Les clients de pire en pire qui veulent plus rien payer
 +Le plafond qui fuit, les murs qui se lézardent
 +L'odeur de l'arrière cour, la vie devient trop hard
 +Mais il ne croit plus en rien depuis tant d'années
 +La vie n'a pas de sens où la vie n'a pas d'enjeu
 +Ces hommes tristes pions résignés
 +Coincés à jamais sur un morose échiquier
 +Attendant leur tour, sans réfléchir
 +Sans avoir jamais su ce que c'était que l'avenir
 +Sur leurs faces blêmes, les traces des coups du destin
 +Et puis derrière, plus rien..
 +Bardamu cherche même plus à les faire chier
 +Du moment qu'il a assez pour bouffer
 +Il fait plus payer qu'une consultation sur trois
 +Pourtant il fait son boulot, même s'il y croit pas
 +Passablement aigri par la vie de banlieue
 +Chaque journée, un nouveau coup de vieux
 +Il peut plus supporter, il veut refaire sa vie
 +Repartir encore, s'évader, s'enfuir...
 +
 +Mais on attend plus rien de cette vie
 +Qui schlingue les lendemains incertains
 +Et puis tous ces efforts vains
 +Et le visage aussi terne que ces vieilles façades
 +Tachées d'une rouille presque noire
 +Par une pluie toute aussi maussade.
 +
 +==== Les complexes d'Alphonse Larvis ====
 +
 +Alphonse Larvis habite rue des Martyrs
 +Entre ses poupées gonflables et ses snuff-movies
 +Il a un sex-shop juste en bas avec un importe de 30 M² de fantasmes
 +Le jour il ferme ses volets, il renifle des trucs toute la journée
 +Et puis le soir derrière son comptoir, il se repasse ses vidéos de hard
 +
 +Bienvenue au pays des complexes d'Alphonse Larvis en temps de crise
 +Pourtant, certains soirs quand il en a marre
 +De mener sa vie sous les cellophane
 +Alphonse sort de son quartier nocturne et se fond dans la foule de Paname
 +
 +Alphonse sait plus très bien ce qu'il fout là, quelles sont les causes et les conséquences
 +Alors il va faire un petit tour en bas, passer une nouvelle nuit blanche
 +Il a un peu peur de tous ces gens, pourtant y'a qu'ici qu'il se sente chez lui.
 +Parmi les néons roses et les bordel fermés
 +Peu à peu il se noie au cœur de la nuit...
 +
 +
 +
 +
 +==== Tintin chez les R.M.Istes ====
 +
 +Tintin s'est fait virer du "petit vingtième"
 +Et Haddock a du vendre Moulinsart
 +Ils se sont installés dans le IXe
 +Et connaissent les joies du chômage
 +Milou! Milou! Saptristi! Va taxer au capitaine
 +Un peu de cet élixir dont les caves du château étaient pleines
 +Tintin doit bosser les trois huits à l'usine
 +Et milou est devenu chien de cirque
 +assis devant son verre de rouge
 +Il se passe la main dans la houpe
 +Merde y reste plus un rond c'est tous les coups comme ça
 +Va falloir tourner dans un film porno pour tenir jusqu'à la fin du mois
 +Soudain réaliste il observe le ciel lourd par le petit carré qui donne sur la cour
 +Il regrette les partouzes qu'ils faisaient à Moulinsart et le LSD sur les pelouses du parc
 +Tintin fait des pompes dans la cuisine
 +Il en à marre de se faire casser la sphère
 +Un poing américain dans la poche de son jean
 +Le pantalon de golf il sait plus quoi en faire
 +Merde y'a comme un problème, ça fait 5 mois de loyer
 +Qu'on doit au propriétaire, va bientôt falloir squatter!
 +Avec ce qui lui restait dans le larfeuille
 +Il s'est fait tatouer l'avant bras gauche le signe du Pharaon KIDSK
 +Et le dragon du Lotus bleu sur l'épaule
 +Capitaine rangez ce flingue y'a encore un peu d'espoir..
 +Milou lâche ces seringues tu ferais mieux comme moi de boire
 +Soudain pessimiste il arrête le CD, arrache sa chemise et se met à gueuler
 +Balance les bouteilles vides aussi loin qu'il peut,
 +Regarde ses tatouages et se refout au pieux
 +Mais il peut pas dormir et puis ça sert à rien
 +Encore que c'est toujours mieux que le lendemain, Ou sont passés les autres ?
 +Ma parole c'est pas vrai ! Ils se foutent de ma gueule !
 +Quelle bande d'enfoirés..
 +Tintin remet ça au nom des souvenirs en espèrent qu'en bas y feront toujours crédit
 +Après il remet ça au nom de l'avenir
 +Auquel faut penser le moins possible
 +Putain Milou j'ai le machin qui répond plus aux ordres
 +J'ai beau y aller des deux mains y'a comme un truc qui déconne
 +Demain tout sera fini mais aujourd'hui c'est la fête!
 +Un banquet! Faites monter des salopes!
 +Rideaux rouges! Vin sanglant ! Tout est grand mes seigneurs!
 +Sang du diable me réchauffe le foie ! C'est le top !
 +Ca y est c'est en marche, j'ai bien cru qu'il marchait plus..
 +Qu'il me restait au derche, qu'il me restait au cul
 +Soudain très soucieux il sort du balcon
 +Molarde un bon coup, se trouve un peu con
 +Remet sa chemise, ses baskets, sales et merde il reste plus de pinard
 +Il va faire un tour jusqu'à l'épicerie et merde c'est fermé
 +Ah! C'est vrai c'est lundi
 +Y'a rien à la télé et le ciel est couvert
 +Ca le rend inquet.. ça le désespère..
 +
 +==== Sex-shop ====
 +
 +C'est vrai qu'elle était si belle en projo individuelle
 +Toujours meilleur quand c'est en fraude et si possible avec un gode
 +Ouvert toute la nuit non-stop, central des plaisirs interlopes
 +Chaque fois que j'ouvre le rideau ça fait des Ah! Et des Oh!
 +
 +Un peu voyeur, on y peut rien, plaqué sur le miroir sans tain
 +En direct ou en différé, ça a pas de prix mais faut raquer
 +Ca s'enfile comme des perles, ça se roule pas que des pelles
 +Très ingénieux, très bien trouvé, je prend note sur mon carnet
 +
 +Dans l'ensemble toujours bien clean, comme toutes les histoires de pines
 +Sex paradise des boulevards, l'encyclopédie du plumard
 +Tous les auxiliaires pour la baise, en popper's ou en prothèses
 +Rue fontaine ou rue frochot, en B.D ou en Vidéo
 +
 +
 +==== Pas marrant ====
 +
 +Fixation émotionnelle tendance obsessionnelle
 +Pressé par le temps j'opte pour le Blitzkrieg
 +Libertin libertaire, je ne sais plus que faire
 +Substances chimiques, pour combattre la fatigue
 +Je la relance à nouveau, je m'encaisse un râteau
 +Comment trouver sommeil dans de telles conditions
 +Je fais le compte à rebours et je repars à Zéro
 +Sinon je suis prêt à emballer pour l'extrême-onction
 +Je crois que je forme à moi seul une génération perdue
 +Alors c'est à prendre ou à laisser je t'avais prévenue
 +Pour être clair, c'est clair
 +Plus de seau, de sex ni de sun
 +Moi ma vie c'est no fun
 +J'en perds mon vocabulaire
 +Si j'oublie son numéro
 +Tant pis pour ma carrière
 +Ma foi, pas marrant!
 +Ma foi, pas marrant!
 +Pourtant elle se marre tout le temps
 +No fun
 +No fun
 +Vidéo pour la transe, j'assume mes tendances
 +Ne verra t'elle pas là quelque chose à redire
 +je me suis encore embarqué pour le plantage assuré
 +Déjà je peux m'attendre au pire
 +D'habitude je me fais doubler, elle devrait changer d'objet
 +Ma libido débordante qui commence à se faire maussade
 +Pour être clair, c'est clair
 +Plus de sea, de sex, ni de sun
 +Moi ma vie c'est no fun
 +Je me sers, feu vert
 +Ce serait quand même la misère
 +D'avoir plus que la bière
 +Ma foi, pas marrant!
 +Ma foi, pas marrant!
 +Pourtant elle se marre tout le temps
 +Je crois que je forme à moi seul un ghetto culturel
 +Alors c'est à prendre ou à laisser
 +Je resterai tel quel
 +
 +
 +==== Anywhere ====
 +
 +ils te prennent dès le berceau
 +T'es recensé, classé, fiché
 +Ils te filent des flingues comme cadeaux
 +T'imposent leur putain de télé
 +T'es pas sorti du stade oral
 +Qu'ils t'ont déjà foutu dans un bahut à la con
 +Tu es un pion parmi des milliards
 +De la société de consommation
 +
 +Anywhere
 +Anywhere
 +Anywhere Out of the world
 +
 +Ils fliquent ton boulot et tes plaisirs
 +Pour voir si t'es bien calé dans leurs normes
 +Et si t'as pas ta place ici
 +Ils te pointent et ils te dégomment
 +R.P.R, films d'actions, Mcdos
 +Télé, revues, jeux vidéo
 +Toute la gamme de la connerie
 +Se résume en moins de dix mots
 +
 +Anywhere
 +Anywhere
 +Anywhere Out of the world
 +
 +Récupération, major compagnies
 +Culture de supermarché
 +Modes, rétros, novophobie
 +Faut tout garder faut rien jeter
 +Moi ce que je vois c'est pas tout rose
 +C'est du béton et du temps paumé
 +Moi je trouve le monde bien plus morose
 +Qu'ils nous le montrent à la télé
 +
 +Anywhere
 +Anywhere
 +Anywhere Out of the world
 +
 +
 +====Le chemin des dames====
 +
 +Ils etaient partis la rose au fusil,
 +Reprendre l'Alsace et la Loraine,
 +Et ils sont tombés sous le feux ennemis,
 +Succombant au gaz ou à la gangrène,
 +Ils avaient crus que pour l'automne
 +Ils seraient tous de retour,
 +Mais c'est dans les tranchés
 +De Flandres ou de la Somme
 +Qu'ils ont finit leurs jours,
 +
 +A Verdum au chemin des dames X 3 s'achevait leur drame
 +
 +Laissant leurs parents leurs enfants leurs compagnes
 +Ils endossérent l'uniforme bleu,
 +Et dans la plus sanglante des campagnes
 +ils creverent sans qu'ont leur dise adieu,
 +Fiers officiers au mousataches altiéres, 
 +Simples soldats et braves medecins
 +Étaient accourus de la France entiére,
 +Et moururent comme des chiens,
 +
 +A Verdum au chemin des dames X 3 s'achevait leur drame
 +
 +Ont ordonnait des assault perdus d'avance,
 +Dont on ne pouvait tenir dans les tranchés,
 +Sillons macabres dans le sol de France,
 +Criblés d'obus et tendus de barbelés,
 +4 ans plus tard ils étaient restés dignes,
 +Et attendaient une mort héroïque, 
 +Et c'est dans le chaos des premiéres lignes
 +Que finit leur destin tragique,
 +
 +A Verdum au chemin des dames X 3 s'achevait leur drame
 +
 +
 +
 +
 +
 +==== Nuits urbaines====
 +Dix heures du soir sur les grands boulevards,
 +Je prends la foule bouscule les passants,
 +Je shoote dans les poubelles sur les trottoirs,
 +Je gueule des obscenités pour faire peur aux  braves gens,
 +dix heures du soir il fait nuit noir,
 +Je m'enfonce plus profond dans les rue de la butte,
 +En quete d'un litre de blanc ou de Valstar,
 +Ou de dix sacs pour me faire une pute,
 +
 +Ce soir il faut pas me chier sur le froc,
 +Je suis en rogne et fermé au dialogue,
 +En reniflant je rase les murs de la ville,
 +
 +11 heures du soir toujours dans le coltard,
 +J'ai réussi a tirer le larfeuille d'un retraité,
 +Je compte ses verts sur le comptoir 
 +du bar en traitant le patron d'enculé,
 +
 +1 heure du mat dans les rues de Pigale, 
 +A la recherche d'un touriste paumé,
 +Pour lui tirer sa belle camera ses carte postale et ses billets,
 +J'en trouve un manque de bol,
 +Les keufs débarquent et il me gaulent,
 +Finalement c'est chez les bleues que je vais passer la nuit,
 +
 +2 heures du mat le fourgon s'arrête pour une rafle de travestis,
 +J'en profite pour me lever de la banquette,
 +Et je file prendre l'air loin des queflis,
 +Un bras d'honneur pour la force publique,
 +Et je calte en quatrième,
 +Finalement  j'aurais du rester chez les flics,
 +Parce que là déjà je m'emmerde,
 +Décidément je suis un incompris,
 +Et je replonge dans la nuit,
 +Après même si tout le monde s'en tape , moi aussi.
 +
 +
 +
 +====l'ombre au tableau====
 +
 +Qui me souhaitera bonne nuit,
 +Quand je descendrais au tombeau,
 +Ai-je seulement 3 amis,
 +Prets a me depaner d'un euro,
 +Je ne compte plus sur mon monde,
 +Rien de bien trop innatendu,
 +Et bien loin que je m'en morfonde,
 +La reciproque est bien venue,
 +
 +La seule ombre au tableau c'est le tableau entier,
 +En revers sans medailles en envers sans decors,
 +Au moins on finira comme on a commencés,
 +Et on en sourira le jour de notre mort,
 +
 +L'amour ne m'a jamais deçu,
 +Pour la simple et bonne raison,
 +Que je n'en n'ai rien attendu,
 +Il est de sages precautions,
 +L'amitié m'a semblé plus vrai,
 +Le choix n'était pas tres malin,
 +Car c'etait trop vite oublié,
 +Qu'un ami reste un etre humain,
 +
 +La seule ombre au tableau c'est le tableau entier,
 +En revers sans medailles en envers sans decors,
 +Au moins on finira comme on a commencés,
 +Seul consolation qui tienne encore au coeur ,
 +
 +Si etre seul est execrable,
 +Ne pas l'etre le lui rend bien,
 +A trop frequenter ses semblabes,
 +On se prend à aimer les chiens,
 +Comme Ferdinand pourquoi pas,
 +Ne parler qu'a son perroquet,
 +Mais c'est bavard ces bêtes la,
 +Et c'est plus joli empaillé,
 +
 +La seule ombre au tableau c'est le tableau entier,
 +En revers sans medailles en envers sans decors,       
 +Au moin on finira comme on a commencés,
 +Cette logique la au moins n'a jamais tort!
 +
 +X2
 +
 +
 +
 +
 +
 +
 +
 +====Je touche le fond====
 +
 +Ce coup si plus d'alcool pour noyer la tristesse 
 +Croire qu'on a eu du bol et oublier le reste 
 +Plus de bars à salopes et de boîtes de strip 
 +Plus de joies interlopes pour chasser tout le flip 
 +Ce coup ci plus de came pour calmer la tempête 
 +Plus la lueur diaphane de la p'tite fenêtre 
 +Ce coup ci plus de potes pour passer la soirée 
 +Plus de mots sur la porte je rentrerais pour bouffer  
 +
 +Sans espoirs (je vois la vie en noir) 
 +Sans regrets (plus rien a déplorer ) 
 +Sans rancunes (surtout sans une thune) 
 +Sans façons (Et je touche le fond) 
 +Et je touche le fond (Et je touche le fond) X 4 
 +
 +Passer des coups de fil rappeler tous les quarts d'heure 
 +Et toujours tomber sur le même répondeur 
 +Toujours le vent froid des matins de janvier 
 +Et peut-être que celui-là ça sera le dernier 
 +Toujours le petit jour après les nuit blafardes 
 +A regarder les tours calé sur la rambarde 
 +Même la peur se tire mais pour laisser la place 
 +A un machin bien pire la plus noire des angoisses 
 +
 +Sans espoirs (je vois la vie en noir) 
 +Sans regrets (plus rien a déplorer ) 
 +Sans rancunes (surtout sans une thune) 
 +Sans façons (Et je touche le fond) 
 +Et je touche le fond (Et je touche le fond) X 4 
 +
 +Ce coup-ci plus le temps de se dire qu'on a tord 
 +Le visage si blanc qu'un condamné a mort 
 +Ce coup ci plu d'échelle pour remonter la pente 
 +Finir en sac poubelle en rêvant de mort lente 
 +Plus de soleil hagard dans le beau ciel de France 
 +Plus que les gyrophares des premières ambulances 
 +Et la terreur qui monte quand la douleur s'en va 
 +Comprendre que ça veut dire qu'on va clasmer déjà 
 +Mais
 +
 +Sans espoirs (je vois la vie en noir) 
 +Sans regrets (plus rien a déplorer ) 
 +Sans rancunes (surtout sans une thune) 
 +Sans façons (Et je touche le fond) 
 +Et je touche le fond (Et je touche le fond)  
 +
 +====In Memoriam====
 +
 +A ces générations baisées au nom des flux économiques
 +envoyées crever par milliers dans la boue de tranchées merdiques
 +A tous ces vaillants jeunes gens qui pour une poignée de vieux cons
 +sont aller clamser à vingt ans à Verdun ou à Douaumont
 +A ces existences bousillées à toutes ces familles détruites
 +pour sauvegarder les intérêts de la machine capitaliste
 +
 +A la mémoire aussi de ceux qui tombèrent au petit matin
 +Sous les mécanismes ingénieux du charmant docteur Guillotin
 +jeunes et fougueux idéalistes à l'éxécution capitale
 +car leurs soupirs trop nihilistes faisaient trembler l'ordre moral
 +Victimes de la bourgeoisie et de la bonne conscience française
 +celle qui a acclamé Vichy et en 45 tournait sa veste
 +
 +Aux victimes des dictatures et à celles des démocraties
 +Tout gouvernant est une ordure tout gouvernement est pourri
 +à la mémoire de tous nos potes et à celle des inconnus
 +qui ne reconnurent aucun despote et qu'on a sommairement abattu
 +à la mémoire de tous ceux qui n'ont plus que nous pour le dire
 +car étant du même camp qu'eux un jour aussi on pourra les suivre
 +
 +A ceux qui sont tombés sous les balles de la Gestapo ou de la Tcheka
 +en Ukraine ou à Stalingrad au Vel d'Hiv ou à Treblinka
 +A ceux qui se sont effondrés sous les projos des miradors
 +la gueule dans les barbelés une rafale pour passeport
 +Aucune page de l'histoire qui ne dégouline de sang
 +Dès qu'un homme atteint le pouvoir il ne peut virer que tyran
 +
 +Toujours soit bourreau soit faux cul, la pente humaine est carnassière
 +et toujours l'individu est victime de l'humanité entière
 +S'il a pas une balle dans le bide et les deux panards dans la tombe
 +l'homme est un salopard putride, l'homme est un salopard immonde
 +Tous les paysages se ressemblent, villes merdiques banlieues pourries
 +Et les hommes aussi tous ensembles sont égaux dans l'ignominie